L’immobilier en Tunisie : un secteur aux indicateurs contradictoires…

Selon des données publiées aujourd’hui vendredi 19 novembre 2021 par l’Institut National de Statistique (INS), le volume des transactions immobilières a diminué de 11,9%, durant le 3ème trimestre 2021, par rapport au 2ème trimestre 2021. Cette baisse a concerné, en particulier, les transactions se rapportant aux maisons (9,7%) et aux terrains (12,7%). Les transactions concernant les appartements ont régressé, à leur tour, de 8,8%.

Ces chiffres sont relativement plausibles surtout en prenant en considération la conjoncture économique difficile notamment depuis la propagation du Covid-19 et la détérioration continue du pouvoir de consommation des tunisiens.

En revanche, l’institut indique que l’indice des prix de l’immobilier a augmenté de 9,0%, durant le troisième trimestre 2021 par rapport à la même période de 2020, et ce, en dépit de la tendance claire du marché à l’offre.

Cette hausse est expliquée, d’après l’INS, par l’accroissement des prix des appartements de 5,4% (pour une moyenne de 7,7% en 2015-2020), mais aussi par l’augmentation des prix de terrains de 12,6% (la moyenne est de 5,7% sur la même période).

Par rapport au deuxième trimestre 2021, l’indice des prix de l’immobilier a baissé de 3,7%, suite à la régression des prix de maisons de 12,4% et des appartements de 7,0%.

Il est à noter Mubawab qui est une plateforme digitale dans le secteur immobilier national a publié récemment les résultats d’une étude sur les tendances du secteur sous différents angles durant le premier semestre 2021.

Dans un marché en transformation accélérée, où la conjoncture économique, politique et sanitaire accentue et amplifie plus que jamais l’importance du digital dans l’activité des professionnels de l’immobilier, l’étude indique que le prix moyen du m² des appartements en Tunisie est de 2350 dinars tout en précisant que c’est le prix moyen du m² des appartements en Tunisie entre janvier et juin 2021, soit une baisse semestrielle de -3,13% par rapport à l’année 2020.

Elle assure que la demande a enregistré durant le premier semestre une hausse de 31,85%. Quant à l’offre des appartements, elle note une nette progression qui se situe positivement dans les 86,4%.

En ce qui concerne l’ancien, le prix des appartements a baissé de -1,2% par rapport au deuxième semestre de l’année 2020, contre une hausse de 2,51% en glissement annuel pour cette même période et pour le neuf, le prix des appartements a reculé de -5,8% par rapport au deuxième semestre de l’année précédente avec un faible recul de 1,4% en glissement annuel, révèle l’étude.

D’après les données publiées, certaines villes font preuve d’une grande stabilité comme Les jardins de Carthage, Sousse ville, Hammamet, La Marsa et Ariana ville avec des évolutions comprises entre 0 et 2% contre recul notable des prix au m² des appartements a été observé dans d’autres villes à l’instar de La Soukra, Hergla, Ezzahra et Le Bardo, avec des baisses allant de -4% à -10%.

L’étude a conclu qu’il existe un potentiel de croissance très positif et un ratio offre/demande qui va jusqu’à 3% dans certaines villes. (La demande de logement y est 3 fois plus importante que l’offre).

L’ensemble de ces données font ressortir plusieurs entorses voire même des contradictions d’ordre normatif notamment en ce qui concerne les biais de corrélation entre les volumes et les prix des stocks de logements produits outre l’aspect intrigant quant à l’évolution du courant d’affaires du secteur dans un contexte où pratiquement tous les autres secteurs sur lesquels il établit son activité, sont en berne.