Mubawab Dévoile la Cartographie des Loyers Étudiants sur le Grand Tunis
Par Fatma Daboussi, Directrice marketing & communication à Mubawab.tn
À l’approche de la rentrée universitaire, la recherche de logement devient un véritable casse-tête pour les étudiants. Entre foyers universitaires saturés, loyers exorbitants et logements éloignés des campus, trouver un hébergement adapté à leur budget relève du défi. Dans un contexte où l’offre, tant publique que privée, est insuffisante, la course au logement se transforme en une épreuve, laissant de nombreux jeunes confrontés à des prix prohibitifs.
Pour l’année universitaire 2024/2025, plus de 65 000 étudiants sont logés dans des foyers publics et privés en Tunisie, selon les Offices des œuvres universitaires du nord, centre et sud. Toutefois, ce chiffre est largement insuffisant face aux besoins croissants, avec plus de 284 000 nouveaux bacheliers en 2024, d’après le Ministère de l’Enseignement Supérieur.
En plus des critères stricts d’accès à ces logements à tarifs réduits, le déséquilibre entre l’offre et la demande a entraîné une flambée des prix des locations étudiantes, notamment dans les grandes villes. De nombreux étudiants se tournent alors vers la colocation ou s’éloignent des campus, augmentant ainsi leurs frais de transport et réduisant leur confort de vie.
Flambée des prix moyens des loyers estudiantins
Mubawab, le portail numéro 1 de l’immobilier en Tunisie, a mené une étude approfondie basée sur les données récoltées à partir de ses propres plateformes ainsi que d’autres sources en ligne telles que les plateformes de location immobilières et des sites internationaux. À cela s’ajoutent des observations issues de groupes de colocation sur les réseaux sociaux, offrant ainsi un aperçu détaillé du marché locatif.
Les prix des logements dans le Grand Tunis varient considérablement en fonction des quartiers, mais globalement, les loyers ont augmenté ces dernières années, rendant encore plus difficile la recherche d’un logement pour les étudiants.
- Prix moyens de location estudiantine sur le Gouvernorat de Tunis
Dans le gouvernorat de Tunis, les prix des logements étudiants varient considérablement selon les quartiers, offrant une diversité d’options en fonction du budget et des préférences des locataires. Le centre-ville, en particulier, se distingue avec des propositions variées.
À Montplaisir, les loyers pour des appartements de 50 à 100 m² oscillent entre 600 et 1000 TND par mois. La Cité Olympique, un quartier mieux desservi par les écoles et universités, propose des loyers légèrement plus élevés, allant de 500 à 1200 TND pour des surfaces similaires. À Montfleury, quartier plus abordable, les prix fluctuent entre 500 et 800 TND pour des appartements de taille moyenne.
À Cité El Khadra, les prix se situent généralement entre 500 et 900 TND pour des appartements de 40 à 90 m², en fonction de la proximité aux commodités et de l’état du logement. Ce quartier est notamment proche de l’INSAT (Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie) situé au Centre Urbain Nord.
El Manar, quartier résidentiel réputé, affiche des loyers variant entre 700 et 1200 TND pour des appartements de 60 à 120 m². Ce quartier est particulièrement apprécié des étudiants en raison de la proximité du Campus El Manar et de l’ENIT (École Nationale d’Ingénieurs de Tunis).
Dans d’autres zones de Tunis, les tarifs diffèrent également. Sidi Bou Saïd, reconnu pour son attrait touristique, présente des loyers plus élevés, souvent compris entre 900 et 1500 TND, bien que des alternatives plus accessibles, entre 600 et 850 TND, soient disponibles, notamment pour de petites unités adaptées aux étudiants. Généralement ce quartier attire les étudiants inscrits à l’Université de Carthage, dont l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme, l’Institut des Hautes Etudes de Commerciale (IHEC) ou encore l’Institut des Hautes Etudes Touristiques de Sidi Dhrif (ISTEH).
- Prix moyens de location estudiantine à l’Ariana
Dans le gouvernorat de l’Ariana, Cité El Ghazela, situé à proximité des universités et des entreprises du Pôle Technologique, propose des loyers allant de 600 à 950 TND pour des appartements de 40 à 100 m². Ce quartier est notamment bien desservi par des établissements comme SupCom (École Supérieure des Communications de Tunis) et l’ESPRIT (École Supérieure Privée d’Ingénierie et de Technologies).
- Prix moyens de location estudiantine à la Manouba
Dans le gouvernorat de la Manouba, les quartiers de Denden et Ksar Saïd se révèlent être des options abordables. À Denden, les loyers varient entre 450 et 900 TND, tandis qu’à Ksar Saïd, ils oscillent entre 380 et 700 TND. Ce dernier quartier est particulièrement prisé par les étudiants en raison de sa proximité avec les transports en commun et les établissements universitaires tels que l’INEPS (Institut National d’Éducation Physique et de Sport) et les autres instituts supérieurs de la Manouba.
Ainsi, bien que les prix varient largement en fonction des quartiers, la demande croissante d’hébergement près des universités telles que l’ENIT, l’INSAT, SupCom ou l’ESPRIT, et les établissements de la Manouba pousse à la hausse les loyers, compliquant encore davantage la recherche d’un logement adapté pour les étudiants.
Non loin et aux alentours du gouvernorat de la Manouba, les étudiants peuvent trouver des loyers compris entre 450 et 800 TND à El Omrane Supérieur, et entre 550 et 1100 TND au Bardo. Le quartier de Bardo est proche de l’ISAMM (Institut Supérieur des Arts Multimédia de la Manouba) et des autres instituts supérieurs de la Manouba, facilitant ainsi la vie des étudiants de ces établissements.
Quelles alternatives pour les étudiants ?
Face à cette réalité, il est essentiel pour les étudiants de diversifier leurs recherches. Les plateformes en ligne, les réseaux sociaux et les agences immobilières spécialisées dans la location sont devenus des outils incontournables pour trouver un logement. La visite des lieux et la réservation à l’avance, parfois plusieurs mois avant la rentrée, sont souvent nécessaires pour garantir une place.
D’autre part, dans un contexte où les loyers continuent de flamber, il est crucial d’agir pour réguler le marché locatif, offrir des alternatives viables et permettre aux jeunes de se concentrer sur leur avenir professionnel sans être constamment préoccupés par la recherche d’un logement.